Le rôle du rumen dans la digestion des bovins :


Les bovins sont des ruminants (tout comme les ovins et caprins), ils ont la particularité de posséder 4 « estomacs ». Cette spécificité leur donne la possibilité de digérer et valoriser les végétaux qu’ils ingèrent comme l’herbe et les fourrages.

Les 4 estomacs d’une vache se nomment :

  • Le rumen
  • Le reticulum
  • L’omasum ou feuillet
  • L’abomasum ou caillette.

Le rumen est le premier estomac à rentrer en action et fournit un travail important puisque 80 % de la digestion se fait dans le rumen. Sa taille est d’environ 200 L et son bon fonctionnement nécessite des conditions particulières, notamment une température de 39°C et un PH proche de 6. Enfin sa paroi est faite de papilles qui interviennent dans l’absorption des nutriments.

Dans cet estomac, des milliards de micro-organismes avec chacun leur spécificité, vivent en symbiose pour valoriser la ration.

Le rumen est le siège de la rumination, le bol alimentaire est remonté du rumen vers la bouche pour être remastiqué de façon mécanique.

L’objectif de la rumination est de réduire les particules les plus grosses et de les imbiber de salive dans le but de les rendre plus digestes.

Quotidiennement par son action de rumination, une vache produit une quantité importante de salive d’environ 200L.

Enfin certains fourrages nécessitent d’être ruminés plusieurs fois avant de passer vers les compartiments digestifs suivants.

Composition de la flore microbienne du rumen :


Dans la microflore ruminale, on retrouve environ 200 espèces de bactéries comme :

 Les protozoaires :  Ils  représentent  40-50   %   de la biomasse du rumen.

Ils se nourrissent de bactéries, de glucides et de protides provenant directement des aliments ingérés par le bovin.

Les bactéries :  200 fois plus petites que les  protozoaires, représentent  la  communauté microbienne ruminale la  plus  complexe, la plus diversifiée et la plus active.

On les regroupe en deux principales catégories : la population cellulolytique qui dégrade la fibre (cellulose, hémicellulose).

Et la flore amylolytique qui attaque l´amidon.

Les bactéries cellulolytiques vont se multiplier davantage avec une ration riche en fibres.

À l’inverse, si la ration est riche en céréales, les bactéries amylolytiques prédominent.

Les champignons : Présents à raison de 1 000 cellules/ml de jus de rumen, les champignons principalement cellulolytiques permettent de dégrader en profondeur les aliments.

Découvrez notre conseil pour améliorer l’efficacité ruminale.

Transition alimentaire et adaptation de la flore ruminale :


Les vaches sont soumises à de multiples transitions alimentaires au cours de l’année, tarissement, lactation, changement de silo, mise au pâturage…

Ces périodes perturbent l’équilibre des populations qui sont fragiles.

Ainsi tous les changements doivent s’effectuer progressivement pour laisser le temps à la flore microbienne de s’adapter.

Les changements alimentaires chez le bovin provoquent un stress du rumen et modifient les conditions de vie microbiennes. Leur multiplication est perturbée, ce qui peut nuire à l’animal et ses performances.

Il est également indispensable de veiller à la préservation des papilles ruminales. Face à une réduction des apports, comme en période de tarissement, les populations microbiennes diminuent, ce qui restreint l’activité d’absorption des papilles.

Aussi, un minimum de trois semaines de transition alimentaire est fortement recommandé lors de tout changement de ration.

Découvrez nos conseils pour réussir la transition entre l’ancien et le nouveau maïs.